IV / Le « son » de la
lampe
A. Particularités des
amplificateurs à tubes
Résumons brièvement le chapitre précédent :
C'est vers le début du vingtième siècle que
Lee de Forest a inventé 1e tube radio. Il s'agissait d'une ampoule de verre
vide d'air qui renfermait un filament incandescent, une sorte de plaque
métallique percée et une plaque métallique de réception. Ce tube simple s'est appelée « triode » parce que le tube contenait trois
éléments ou électrodes. Le filament incandescent s'appelle cathode, la plaque ajourée s'appelle grille, la plaque métallique pleine s'appelle anode ou simplement plaque. D'une
façon ou d'une autre. ce tube était capable
d'amplifier des tensions électriques alternatives. À cette époque sont apparus
des appareils qui permettaient de communiquer sur de longues distances (les
expériences de Marconi).
Toutefois, les signaux émis par des « machines
émettrices » installées à une grande distance, tels qu'on pouvait les capter
sur de longues antennes, étaient si faibles qu'une amplification était vivement
souhaitée.
Pendant la première guerre mondiale, le
développement du tube électronique en a fait un instrument d'amplification
professionnel fiable. Pendant la période qui a suivi, jusqu'aux années
soixante-dix, le tube électronique est arrivé à sa maturité, on a fabriqué et
utilisé des tubes perfectionnés de haute qualité.
Parallèlement. l'électronique
a connu un tournant dans les années soixante-dix. Le transistor avait été
inventé et ce petit élément semi-conducteur se révélait capable d'amplifier
avec un coût en énergie très inférieur à celui des tube...
radio. Le marché a été très vite inondé d'amplificateurs à transistors petits,
bon marché et peu gourmands en énergie; les amplificateurs à tubes se sont
trouvés. rejetés au deuxième plan.
Il y a eu des voix pour dire : « le son des
amplificateurs à transistors ne ressemble à rien » ; pourtant la demande
d'amplificateurs de puissance à transistors était si forte que ces
protestations se sont éteintes. L'amplificateur à tubes est passé de mode, et voilà tout.
Il ne faut pas penser maintenant que la mort
de l'amplificateur à tubes a été un événement unique. Une mode comparable s'est
produite dans les années quatre-vingt-dix. Le disque microsillon, reconnu
universellement, a été mis parfaitement au point, pour atteindre un haut niveau
de qualité. Soudain est apparu le disque optique (CD) en 1983, et le
microsillon a disparu. il y a bien eu quelques voix de
protestation pour dire que le microsillon avait une meilleure sonorité, mais
elles ont été étouffées sous le vacarme du marketing .
Naturellement, ce passage au transistor et aux nouvelles techniques
numériques d'enregistrement a permis d'obtenir des résultats fantastiques.
Toutefois les protestations ont continué à l'arrière plan et à force de s'en
tenir à leurs positions elles ont fini par se faire entendre à la longue.
Certains ont commencé à ressortir des greniers les vieux
amplificateurs à tubes. Ils les ont rafraîchis, ils ont remplacé les tubes
(qu'on trouvait encore facilement à cette époque), les condensateurs, les
fiches et fils quand c'était nécessaire et le moment est venu d'écouter un
amplificateur comme neuf.
Le son du vieux machin à tubes a alors semblé meilleur à bien des
oreilles que celui des amplificateurs à transistors. Le son était plus
agréable, plus doux, plus naturel et le plaisir de la musique était beaucoup
plus grand qu'avec l'amplificateur à transistors petit, puissant mais économique.
Cette expérience a été pour beaucoup, et pour les fabricants aussi, une
incitation à s'orienter à nouveau complètement vers les amplificateurs à tubes.
Actuellement, on voit des magazines HiFi
renommés qui traitent régulièrement de nouveaux amplificateurs à tubes de qualité.
Toutefois ces amplificateurs ne sont plus aussi bon marché que par le passé.
Les prix ont été multipliés par dix environ, ce qui contribue à donner à
l'amplificateur à tubes l'image d'un produit de haute qualité.
Il se passe des choses similaires avec le CD et le microsillon. Plus de
quinze ans après l'avènement du CD, les mélomanes commencent à redécouvrir le
microsillon. Beaucoup tiennent pour acquis que la sonorité du microsillon est
plus fidèle et plus naturelle que celle du CD, froide et super-aseptisée.
Quoi qu'on puisse dire du taux de distorsion et du bruit,
incontestablement moins bons dans le cas du microsillon et des amplificateurs à
tubes, beaucoup d'auditeurs se prononcent subjectivement en faveur des tubes
antiques et du vieux microsillon analogique.
Cette tendance s'est renforcée au cours des dernières années, au point
que la marée du marketing des fabricants de CD ne suffit plus à la masquer. Le
dernier mot n'est plus aux faibles taux de distorsion et aux grands rapports
signal / bruit, indubitablement meilleurs que ceux des microsillons. Cela a conduit
à de nouvelles études sur les CD et les traitements numériques du signal qui y
sont associés. Maintenant on n'accepte plus sans broncher l'idée que le
numérique est supérieur par nature à l'analogique.
Le grand problème des chercheurs est de savoir pourquoi le traitement
analogique du signal donne une meilleure sonorité que le traitement numérique.
La discussion ne sera pas tranchée ici, mais dans les années passées et
actuellement, on peut observer un changement et entendre parler de nouvelles
études sur ce qui est humain, agréable et naturel en matière de sonorité.
Un exemple clair et simple expliquera pourquoi un amplificateur à tubes
donne une sonorité fondamentalement différente de celle d'un amplificateur à transistors.
Nous laisserons de côté la controverse analogique - numérique, pour nous
intéresser à l'amplification des signaux analogiques.
La plus grande différence entre les deux amplificateurs tient à leur
fonction de transfert. Si on ne prend en compte que les caractéristiques
chiffrées des amplificateurs, on voit que l'amplificateur à tubes produit à
pleine puissance des harmoniques de l'ordre du pour-cent, alors que les
distorsions du transistor restent de l'ordre du dixième de pour-cent.
Ces chiffres confortent chez l'acheteur l'opinion que les transistors
sont naturellement très supérieurs aux tubes. Mais en est-il vraiment ainsi ?
Nous n'écoutons pas en permanence à pleine puissance, avec un volume
assourdissant. Nous écoutons en fait plus souvent à un niveau faible ou modéré
; quelques watts de puissance de sortie suffisent effectivement pour la plupart
des utilisations. Et voici les particularités : plus le volume de la musique
est réduit, moins l'amplificateur à tubes produit de distorsion.
Au contraire, si on réduit le volume avec un amplificateur à
transistors, la distorsion commence à augmenter (sauf avec certains modèles de
très haute qualité, très bien conçus, qui éliminent ce phénomène ou l'atténuent
très fortement).
On peut affirmer qu'en général les amplificateurs à tubes sont
extrêmement délicats avec les petits signaux. alors
que les amplificateurs à transistors sont plus brutaux. Les premiers
amplificateurs à transistors accusaient de fortes distorsions à faible niveau
(il s'agissait surtout de distorsions de croisement).
Cette observation a amené de nombreux auditeurs à qualifier de dure et
froide la restitution par les transistors. On remarquera que la différence
entre les CD numériques et les microsillons analogiques conduit exactement aux
mêmes altérations du signal, et aux mêmes appréciations.
Cet exemple simple montre que les chiffres de distorsion à la puissance
de sortie maximale sont très intéressants pour le chercheur, certes, mais
qu'ils ne disent rien quant à l'effet subjectif de la reproduction de la
musique dans un cadre domestique. La courbe de distorsion ne convient
absolument pas pour la comparaison entre les amplificateurs à tubes et à
transistors.
Un autre point important est la très grande différence entre les taux
de contre-réaction dans l'un et l'autre type. Dans un amplificateur à tubes,
une très petite fraction (qui caractérise la contre-réaction du signal de
sortie est comparée et superposée au signal d'entrée, alors que l'amplificateur
à transistors ne peut absolument pas fonctionner sans contre-réaction.
Il existe d'autres différences, mais ces deux observations simples
suffisent à montrer que les amplificateurs à tubes et à transistors sont
fondamentalement différents. Personne ne s'étonnera que ces différences donnent
lieu à une différence dans la reproduction de la musique.
On peut discuter pour savoir si ces différences sont bonnes ou
acceptables, mais la discussion n'a pas de sens parce que les chiffres
acceptables sont subjectifs, les plus forts sont attribués à l'amplificateur à
tubes. Des recherches fondamentales sont en cours et viennent dire
scientifiquement, petit à petit, ce qui est acceptable. Quoi qu'il en soit,
explications scientifiques ou pas, le fait est que l'amplificateur à tubes est
le plus apprécié des mélomanes.
Les amplificateurs à tubes ont une longue histoire, ils reposent sur
des connaissance scientifiques approfondies, mais ils
profitent maintenant des techniques raffinées disponibles aujourd'hui.
L'amplificateur à tubes se trouve exposé à un éclairage nouveau, il
peut atteindre de nouveaux sommets et les améliorations possibles de nos jours,
par rapport à ce qui l'était auparavant, sont plus que remarquables.
B. Explication
à partir de quelques définitions simplifiées
(dans le cas d’un ampli de guitare à lampes)
Qu'est-ce qu'une lampe?
Une lampe est une composante électronique qui consiste en un minimum de quatre éléments actifs : un élément chauffant (filament), une cathode, une grille et une plaque, tous réunis dans une enceinte de verre scellée à vide, pour empêcher qu'ils ne se consument. Lorsqu'elle est chauffée, la cathode émet des électrons qui circulent de la cathode (qui est négativement chargée) vers la plaque (qui est positivement chargée). Le rôle de la grille est de contrôler le débit de cette circulation, faisant fonction de valve.
Comment les lampes fonctionnent-elles?
Lorsque le micro de la guitare produit un léger courant (résultat d'une corde vibrant dans le champ magnétique du micro), ce signal est envoyé à la grille, causant une importante circulation de courant, de la cathode à la plaque.
Ainsi, un courant proportionnel se retrouve à la plaque. Une partie du circuit électronique de l'amplificateur, celle qui contrôle la polarisation de la grille, effectue le réglage approprié du courant de la grille.
Lorsque la polarisation de la grille est convenablement réglée, la lampe est harmonisée au circuit, produisant un signal clair et puissant. La plaque est reliée à un transformateur de sortie, qui relie l'impédance à celle du haut-parleur.
Comment les lampes peuvent-elles provoquer une distorsion?
Lorsque le signal émis par
la plaque approche de son potentiel maximum, la lampe commence à réagir de
moins en moins au signal d'entrée original, ce qui produit une espèce de
compression du signal, qui devient " supprimé " ou " raccourci
". La distorsion de la lampe se produit graduellement, ce qui provoque une
distorsion légère qui s'ajoute au signal original, créant un son chaud, coloré.
Grâce à ceci, il est facile de voyager entre des sons clairs ou distordus.
Pourquoi les amplificateurs à lampes sonnent-ils différemment?
1. Il existe plusieurs types et qualités de lampes, certaines amplifiant plus que d'autres.
2. La capacité d'amplification d'une lampe varie avec les différents circuits
de différents amplificateurs, certaines lampes amplifiant davantage que
d'autres dans des conditions similaires.
Quels sont les signes de détérioration des lampes ?
1. Perte des aiguës ou graves.
2. Accords embrouillés.
3. Faible équilibre dans les niveaux de sortie de différentes notes.
4. Manque d'effet.
5. Production de bruits étranges.
6. La perte de puissance.
7. La puissance diminue et s'élève d'elle-même.
8. Perte de sustain, les notes déclinent rapidement.
Pourquoi doit-on remplacer les lampes ?
Du verre, du métal et beaucoup de composantes minuscules... les lampes sont sujettes aux ennuis d'ordre mécanique, et ne sont pas conçues pour durer éternellement. En fait, plus les lampes fonctionnent, plus elles s'usent.
D'autre part :
1. Lorsqu'une lampe faiblit, elle entraîne les
autres avec elle, diminuant ainsi le rendement général de l'amplificateur.
2. Meilleures sont les lampes, meilleur sera le son.
La meilleure raison de remplacer les lampes par des " Groove
Tubes ", est que ces dernières augmenteront la qualité de son de
l’amplificateur.
3. Lorsqu'une lampe est brûlée, l'amplificateur ne
fonctionne plus correctement, tout simplement.