LE PACTE DES LOUPS

De Joseph DeLuca

(Virgin)

 

Le film de Christophe Gans était guetté comme le loup blanc (heu…pas de commentaires SVP). Tout ce qui ce rapportait à cet « événement » prenait donc une ampleur souvent injustifiée. C’est probablement dans une volonté de brouiller les pistes que Gans à pris (après avoir viré l’auteur de la cultisme B.O. de Ghost in the Shell) un compositeur peu connu du grand public : Joseph DeLuca. Habitué à l’univers de Sam Raimi pour qui il a bossé sur la trilogie (enfin, 2+1) des Evil Dead et les séries gentiment nullardos que sont Xena et Hercules, il devient clair que ce qui a attiré DeLuca chez Gans est : 1) la multitude des genres abordés. De l’Heroic-fantasy épique à l’horreur. 2) Joseph Deluca est un demmerdare qui coûte moins cher que James Horner ou Jerry Goldsmith. En tout point fidèle au film, la B.O du Pacte se présente donc comme une suite de morceaux plus ou moins réussis (ou ratés, c’est selon) qui, contrairement à Titus (au hasard), ne forme rien de véritablement homogène. Devant les images ou en écoutant les notes, on assiste à des micro-œuvres qui se suffisent à elles mêmes mais qui confèrent à l’ensemble un sentiment de fourre tout aussi déstabilisant qu’il empêche de rentrer réellement dans ce monde pluriculturel. On passe donc, sans transition, d’un hommage appuyé au travail de Ennio Morricone sur les premiers Sergio Leone à des influences orientales tout en gardant, en fond, un élan romantique. Les attaques de la bête sont quand à elles imbriquées assez superficiellement pour ne pas être remarquées. Mais soyons indulgent et reconnaissons que l’on attendait sûrement trop de ce film, qui, malgré lui, est devenus le test d’un hypothétique cinéma de genre français. La musique se devait d’être exceptionnelle, elle ne l’est pas. Cependant loin d’être déshonorante (hormis l’abominable chanson Titanicesque - et non titanesque - de fin), elle illustre tout simplement le fait que l’ambition d’être vraiment original et personnel n’était apparemment la notion la plus en vogue sur le plateau. Et si la volonté des auteurs avaient été de faire un bon film du samedi soir ?

 

Yann Moreau