De Jean-Jacques Beineix
Avec Jean-Hugues Anglade, Hélène de Fougerolles, Miki Manojlovic, Yves Rénier
Genre : Transfert raté
France – 2h03 – 2000
Distribué par UFD
Sortie le 10/01/2001
Un psy qui passe son temps chez un vieux psy ( !), voit sa vie angoissée mais banale tourner au cauchemar le jour où une de ses patientes meurt mystérieusement lors d’une de ses séances. Le psy va tenter de comprendre le pourquoi du comment tout en essayant de gérer la présence de ce cadavre encombrant.
Huit années d’attente pour voir le nouveau film du réalisateur de 37,2 le matin, c’est long. Cependant au vue du résultat, on se dit que l’on aurait mieux fait de patienter encore un peu. Car Mortel Transfert est très loin de présenter les qualités attendues.
Partant du concept d’être le After Hours français, le film se perd à vouloir mélanger les genres sans en établir les composants essentiels de chacun. Ni les scènes comiques sont drôles ni celles de suspense sont oppressantes. Vraiment dommage, car cela empêche toute identification véritable pour ce personnage de psy dépassé par les événements, authentique Pierre Richard de la profession (il s’endort pendant ses séances, glisse sur le sol gelé,…). Vaudeville macabre, Mortel Transfert ne trouve donc jamais sa nature. Cette hésitation est d’autant plus terrible qu’à peine le public entre dans l’univers du film qu’une scène où Anglade va chez son psy coupe le rythme et toute vraisemblance (qui a le temps de s’asseoir tranquillement dans un divan quand on a un mort dans son bureau ?).
Pourtant, Beinex soigne l’esthétisme de son nouveau bébé. Lumière magnifique, mouvement de camera élégant (on se croirait parfois chez Argento version 70’), onirisme de l’atmosphère nocturne : autant d’éléments qui montrent que le film aurait put être une nouvelle référence dans le cinéma de genre français qui commence, ENFIN, à émerger. Malheureusement, par l’overdose de personnages, de scènes de dialogues digressives et inutiles (1h30 de divan sur 2h !), Mortel Transfert déçoit.
Note 2/6
Yann Pyromaniac Moreau