Battle Royale
de Kenji Fukasaku
D’après le roman de Hiroharu Takami
Avec Takeshi Kitano, Tatsuya Fujiwara, Noriko
Nakagawa
Genre: Loft Kolanta School Massacre (je sais, ça ne
veut pas dire grand chose)
Japon - 2000 - 1h53
Distribué par SND
Sortie le 21/11/2001
Au
Japon, dans un futur proche, le taux de chômage est si élevé que le
gouvernement désigne responsable l’absence de motivation des jeunes. Afin de
changer cela, il vote la loi Battle Royale:
Chaque année, on envoie une classe de cancre sur une
île déserte. On donne à chacun une arme et une carte pour qu’au bout de trois
jours, ni plus ni moins, il ne reste qu’une seule personne. Cette dernière
pourra alors avoir sa scolarité payée par l’état. Sous la supervision de
l’armée et d’un prof, le jeu commence et les cadavres s’entassent rapidement.
Qui survivra et à quel prix?
Il
y a un an, je me souviens avoir eu une conversation avec un journaliste qui
croyait dur comme fer que la vieillesse chez un cinéaste entraînait sa perte.
Pour exemple, Dario Argento, Eric Rohmer (mais a-t-il déjà été jeune?), Sam
Raimi,... Si vous pensez comme lui, foncez voir « Battle Royale », un
film avec des jeunes, tournée par un ancêtre de plus de 70 berges et
préparez vous à en prendre plein la
tronche.
Furieusement politique, drôlement violent,
profondément culotté, le nouveau chef d’œuvre de celui qui réalisa jadis l’un des
meilleurs polars nippons du siècle avec « Le Cimetière de la morale »
sort enfin. Kenji Fukasaku revient pour botter les fesses, avec des chaussures d’alpiniste,
de tout le monde et surtout de tout le monde. Du système scolaire qui pousse à
devenir la pire ordure au gouvernement qui soutient ce mode de pensé, tous
passent à la broyeuse dans un jeu de massacre qui rappel le « Tueurs
nés » du grand Oliver Stone. Cependant c’est bien un nouvel « Orange
Mécanique » que nous voyons sortir sur nos écrans. Une satire qui prend
ses responsabilités. Du rire nerveux à l’hallucination collective, la vision en
salle de « Battle Royale » s’impose comme un remède au consensuel et
au politiquement (in)correct. D’ailleurs, les élus japonais ne s’y sont pas
trompés en voulant interdire, en vain, ce film culte qui, pour eux, doit
s’avérer être une sévère purge! Sortez de chez vous et découvrez le second
monument cinématographique de l’année (après « Requiem for a Dream »
donc).
Yann Otto Ogami Moreau