GIRLFIGHT
de Karyn Kusama
Avec Michelle Rodriguez
Genre: La fille de Rocky
USA- 1h50 - 1999
Distribué par Diaphana distribution
Sortie le 29/11/2000
Diana, une jeune lycéenne au tempérament bagarreur décide de canaliser sa rage (elle habite dans un quartier pauvre, a perdu sa mère et son père lui demande de porter une jupe) en apprenant la boxe. Dans la salle d’entraînement, elle remarque un athlète qui ne lui déplait poing...heu pardon...point.
Au festival de Sundance 2000, Girlfight a constitué un véritable évènement. A la sortie de la projection on peut légitimement se demander s’il y avait plus d’un film en compétition. Car sans être mauvais, il n’enest pas moins dénué d’une quelconque originalité.
Du point de vue de la mise en scène, Karyn Kusama tourne ses plans de manière si simple qu’ils en deviennent plats comme ceux des pires téléfilms de M6. D’ailleurs loin d’être une comparaison hasardeuse, on peut réellement rapprocher Girlfight de toutes ces oeuvres télévisuelles qui nous content, au travers de sujets eminemments sociaux, des « combats de femmes »: la pompière qui essaie de s’intégrer dans le monde machiste d’une caserne, la militaire lesbienne qui lutte contre les préjugés de ses supérieurs, une huître qui veut rester dans son parc à huître contre vent et marée, une fille qui veut apprendre la boxe...à mince c’est le sujet du film.
Donc, sur un scénario respirant la sincérité mais écrit à l’aide d’un rouleau de peinture avec gants de boxes (tout s’explique), les personnages suivent des destinées si prévisibles qu’ils en deviennent emblématiques de leur propre condition. En montrant Diana tomber amoureuse du premier boxeur venu, Kusama lache littéralement la rigueur de son sujet pour se plonger dans une énième histoire de prince charmant des ghettos. Et ce n’est pas le jeu de Michelle Rodriguez, tout en nuances (Deux en comptant bien: Rage=regard en dessous et bouche rentrée. Joie=regard en face et sourire), ou les références éléphantesques à Rocky (l’homme de ses rêves se nomme Adrian! touchant, non?) qui sont susceptibles d’arranger les choses.
Avec plusieurs prix remportés aux quatre coins du monde (Sundance, Cannes, Saint Etienne...), Girlfight prouve à ceux qui ne le savaient pas encore qu’être jury de festival est très difficile. Car après avoir mangé, bu, discuter, fais la fête dans les boites branchés, couchés avec des top modèles, il faut bien dormir à un moment ou à un autre: pas de chance, c’est l’heure du film en compétition.
Note 2/6
Yann One Armed Boxer Moreau