L’ENFER DU DEVOIR

(Rules of Engagement)

de William Friedkin


Scénario de Stephen Gaghan

Musique de Mark Isham

Avec Samuel L.Jackson; Tommy Lee Jones, Ben Kingsley, Bruce Greenwood, Guy Pearce,...

Genre : Film de guerre(s)

USA- 2h07 - 2000

Distribué par UIP

Sortie le 20/09/2000


A la suite du massacre de 80 personnes qui manifestaient devant l’ambassade américaine au Yémen, le gradé qui dirigeait l’opération passe en cours martial. Il engage, pour se défendre, l’un de ses anciens collègues...


William Friedkin a toujours été le vilain petit canard d’Hollywood. Que ce soit avec L’exorciste ou bien Police fédérale L.A., il s’évertue en permanence à présenter son pays comme celui de la corruption (politique, idéologique, religieuse,...). Cependant, jusqu’à présent on voyait où se situait le point de vue du cinéaste. Ici, c’est ce manque de clarté qui rend plus qu’ambigu L’Enfer du Devoir. Car, si la première partie du film nous montre le carnage de manière confuse, on attend dans la seconde partie que l’on éclaircisse les motivations du présumé coupable. Et effectivement elles arrivent, mais de façons si extrémistes que l’on peut vraiment se demander jusqu’à quel point Friedkin cautionne les agissements de ses personnages. Bon, le film va faire hurler la majorité mais aura au moins la force de provoquer le débat (souvent vif).

Sinon, pour parler divertissement, il faut dire que la première heure (géniale) est vraiment distincte de la seconde (médiocre). Nous assistons durant la moitié à un film de guerre/action comme on n’en a pas vu depuis longtemps. Lorgnant du côté réaliste du Soldat Ryan, Friedkin prouve qu’il reste un maître dans l’art de filmer les conflits. La sécheresse de sa mise en scène en remuera plus d’un. Ainsi, le spectateur aura vraiment l’impression de vivre un siège de vingt minutes (en temps réel!). Incroyable. De plus, si on peut trouver racoleur de montrer la visite de l’avocat dans un hôpital où séjournent les manifestants blessés, on saluera tout de même Friedkin d’avoir eut le courage de montrer d’autres victimes que des militaires: les habitants.

Après cette première partie aussi éprouvante que brillante, L’Enfer du devoir tourne au film de procès plutôt soporifique. Le spectateur n’a alors plus qu’une seule alternative, celle de se demander comment le responsable du massacre va pouvoir en réchapper et, s’il en réchappe, comment Friedkin va s’en justifier. Je vous laisse la surprise.

Le nouveau Friedkin est donc une œuvre imparfaite. Ambivalente au niveau idéologique et inégale qualitativement, L’Enfer du devoir n’en demeure pas moins un film qu’il faut voir (en connaissance de cause). A vos bérets, mais par pitié, ne faites pas comme Samuel, contrôlez vous! Vu à la TV : “ Il est fortement déconseillé de refaire ceci chez vous ”.


Note 3,5

Yann Hurricane Billy Moreau

N.B: je tiens à m’excuser pour le caractère chaotique de cette critique mais cela fait un mois que je tente de comprendre par quelle extrémité (c’est bien le mot) je dois prendre ce film. Je n’est pas encore trouvé...


Filmographie de William Friedkin:


1970 : The Boys of the Band

1971 : French Connection

1973 : L’Exorciste

1977: Le Convoi de la peur (remake fabuleux du Salaire de la peur, et seulement disponible en Dvd zone 1. V.o.s.t.f)

1978: Têtes vides cherchent coffre plein (comédie policière sympa avec Peter Falk)

1980: Cruising/ La Chasse (où, pendant des scènes de meurtres, Friedkin a glissé des images subliminales de porno homo. Véridique mais censuré sur la version cassette CBS Fox)

1983: Deal of the Century (Le coup du siècle en video chez Warner)

1985: Police Fédérale Los Angeles

1990: La Nurse

1994: Blue Cheaps

1996: Jade

2000: L’Enfer du devoir

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