CHICKEN RUN

de Peter Lord et Nick Park

Musique de John Powell

Avec les voix de Mel Gibson, Miranda Richardson,...

USA - 1h25 - 2000

Genre : La grande évasion plumée (Poulailler 17)

Distribué par Pathé

Sortie le 13/12/2000

Des poules cherchent désespérément à s’évader de leur basse-cour, véritable camp de concentration en attente d’une exécution pré gastronomique. Le jour ou un coq fier et américain atterrit dans le poulailler, nos volailles anglaises voient l’occasion d’apprendre à voler pour prendre la poudre d’escampette.

Premier long métrage des as de l’animation (Wallace et Gromit, bon sang!)qui ont révolutionné l’univers chapi/chapo de la pâte à modeler, Chicken Run représente le sommet de ce qui peut se faire dans le domaine. Nick Park et Peter Lord supplantent sans mal beaucoup de metteurs en scène live dans une discipline où la création virtuose est pourtant synonyme de migraine apocalyptique (1 plan=1 semaine de boulot).

Débutant avec un rythme plat, le film a la bonne idée salvatrice de s’améliorer considérablement au fur et à mesure de sa vision pour trouver son apogée dans une dernière demi-heure littéralement géniale (la séquence à l’intérieur de la machine à tourte est digne de Die Hard 3/Une Journée en enfer). De plus, l’univers jamais niais de Park permet à n’importe quel spectateur de trouver son compte d’émotion cinématographique (chose suffisamment rare dans l’animation pour être signalée).

Unique vrai bémol: l’humour. En s’adaptant au format long, les auteurs ont manifestement oublié que les gags, eux, ne s’allongeaient pas sans un faiblissement de leur impact. Ainsi, et surtout dans la première partie, il faudra être un spectateur indulgent pour vraiment rire de ressorts comiques quelques peu éculés (entraînement kung-fu des poules, fermiers crétins,...). Heureusement, la seconde moitié, nous montre l’arrivée du personnage du coq. Par lui, Nick Park en profite pour dresser un portrait légèrement acide de l’américain moyen: courageux mais frimeur, gentil mais naïf. Bien vu dans une production U.S. (qui a cartonné là-bas cet été).

Après Titan A.E et La route de l’El Dorado, l’animation reprend du poil de la bête et nous livre un nouveau bijou sincère, chaleureux et mûr. Enfant ou non, boudez les Pokemons lobotomisés et évadez-vous avec ces poules (un vieux rêve), car même quand l’absence de rire se fait ressentir, on reste admirativement ébahi devant tant de bonheur visuel. En cela l’honneur des géniaux créateurs, et donc le nôtre, est plus que sauf.

N’est-ce pas là l’essentiel ?

Note 4/6

Yann Poupoule Schultz Moreau

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