Avec Takeshi Kitano, Omar Epps,
Musique de Joe Hisayshi
Genre: Violent Yakusa in New-York
USA/Japon - 1h55 - 2000
Distribué par Bac films
Sortie le 13/12/2000
Un Yakusa est obligé de s’expatrier aux States pour ne pas causer d’ennuie à son frère japonais. A New-York, il retrouve son autre frère, boss d’un clan de petite frappe (trois!), et décide de provoquer une guerre des gangs. Dès lors, les cadavres vont commencer à s’accumuler frénétiquement.
Né du désir du producteur Jeremy Thomas (les Bernardo Bertollucci) de financer le maître japonais, on n’attendait tous Brother au tournant pour savoir si, en quittant son pays natal, Kitano allait devenir la prochaine recrue de Jerry Bruckeimer ou le futur réalisateur/artiste kamikaze de Mission: Impossible 3.
Rassurez-vous, il n’en est absolument rien. Hormis le déplacement géographique (fort peu souligné par ailleurs) et le mélange ethnique du casting (gang black, mafia italienne ou asiatique), le nouveau film du mythique cinéaste de Sonatine continue seulement de faire son cinéma. Et plus précisément celui de ses débuts. Brother se situe donc plus dans l’esprit ultra noir de Violent Cop que dans celui d’Hanna Bi. Entendez par-là que l’intrigue est aussi minimaliste que la violence est démesurée. Car si la venue de ce frère aux USA va combler ses fans pur et dur, il est plus que probable qu’elle fera hurler la MPAA (censure américaine), tant les morts sont nombreux et sanglants (hara-kiri, gunfight, doigts coupés,...). Jason de la série Vendredi 13 ressemble vraiment à un enfant de cœur face à un Kitano qui, à la moindre altercation, donne une réponse plombée.
Cependant n’allez pas croire que Aniki, Mon frère n’est qu’un catalogue de macabés. Kitano n’oublie jamais, lors d’une exécution, de montrer l’absurdité de cette violence gratuite. Car si son personnage déclenché une guerre des gangs, c’est uniquement par jeu. A l’instar de Sonatine et de ses truands qui se canardaient pour se marrer, ce japonais à New-York trompe son ennuie en décimant la pègre. En cela, le spectacle, bien que souvent éprouvant, reste constamment satirique et parfois drôle dans cette volonté pince (ou plutôt tire) sans rire.
Médisant que nous étions en attendant que ce clown triste de Kitano tombe de son échelle en changeant de continent. Avec Brother, il prouve que, semblable aux personnages qu’il incarne, il est incorruptible. Que ce soit au Japon ou ailleurs, un grand film reste un grand film.
Note 5/6
Yann Furyo Moreau