AMOURS CHIENNES

(Amores perros)

de Alejandro Gonzàlez Inarritu

Scénario : Guillermo Arriaga

Directeur de la photographie : Rodrigo Prieto

Musique : Gustavo Santaolalla

Avec : Emilio Echevarria, Gael Garcia Bernal, Goya Toledo, Alavaro Guerrero, Vanessa Banche

Genre : Trash Lelouch

Mexique- 2h33 – 2000

Distribué par Pyramide

Sortie le 01/11/2000

A Mexico, plusieurs destins s’entrecroisent et se retrouvent liés à un accident de la route. Que ce soit Octavio qui vit de combat de chien, Valeria qui doit mettre fin à sa carrière de top modèle suite à une blessure ou bien El Chivo, un clochard qui tue pour de l’argent ; tous ne vivent que pour transcender un amour difficile ou perdu (d’où le titre).

Si les films de Claude Lelouch ne marchent plus en salles, ils continuent de faire des émules au quatre coins du globes. Avant la sortie de Code Inconnu de Michael Haneke qui louche aussi sur les hasards et les coïncidences, Amours Chiennes vient rappeler le pouvoir du metteur en scène lorsqu’il prend un sujet mille fois rebattu pour en faire une œuvre forte et personnelle. En effet, si le concept des rencontres inopinées est classique, le traitement que lui inflige Alejandro Gonzales Inarritu relève plus de l’électrochoc que du sirop pour la toux cher à mémé. Plus que de nous conter toutes les histoires en même temps, le jeune réalisateur préfère les montrer les unes après les autres, cernant ainsi parfaitement l’ambiance de chacune d’elle. Par exemple, si la première sent la crasse et la moiteur, la seconde refroidi par le côté aseptisé des décors (toujours évocateurs ici) alors que la dernière réchauffe par son humanité désespérés.

De plus n’oubliant jamais qu’il s’exprime par un média vu à travers le monde (le film à d’ailleurs été un vrai carton au Mexique : 4 millions de spectateurs. Il a aussi remporté le prix de la critique à Cannes cette année), le cinéaste se focalise à trouver un style filmique pour chaque segment. Mais qu’il tourne en caméra épaule pour nous faire ressenti l’urgence d’Octavio ou bien qu’il opte pour des plans fixes par la suite, le film dans son ensemble reste d’une cohérence salutaire.

Malgré quelques minuscules longueurs (10minutes sur 2h33, c’est peu), en ayant réussit l’exploit de mélanger la rage de créer propre au jeune metteur en scène et la maîtrise narrative d’un professionnel, Gonzales Inarritu prouve une fois de plus qu’un premier film peut être remarquable et ne constitue en aucun cas une excuse pour rater un film (n’est-ce pas 80°/°des réalisateurs français ! !).

Note : 4/6

Juan Muerteagua

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