CHANSONS DU DEUXIEME ETAGE

(Songs of the second floor)

de Roy Andersson
 

 

Musique: Benny Andersson (celui de Abba!)

Directeur de la photo: Istvan Borbas

Avec Lars Nordh; Stefan Larsson; Torbjörn Fahlström; Luci Vucino;...

Genre: Très longue pub pour Stimorol (mais sans Stimorol)

Suède - 1h38- couleurs -2000

Distribué par ARP

Sortie le 11/10/2000
 

 

Dans un monde déprimant (semblable à celui post-apocalyptique d’un épisode de Derrick), des personnages au bord du gouffre se croisent aux travers d’événements étranges (sauf à Paris): Embouteillage automobile durant plusieurs jours, sacrifice humain, métro bondé de mort-vivant (et oui, c’est bien Paris), couple qui joue du pipeau (!),...
 

 

Ce type de film expérimental vaut normalement plus pour sa mise en scène que pour son intrigue. Cependant, on ne comprend pas très bien pourquoi le réalisateur a mis 4 (!) années pour finir ce long (long) métrage. Car, si quelques plans transpirent l’effort, la majorité reste élémentaire.

De plus, en raison de 46 plans fixes en 100 minutes, Andersson le suédois place d’emblée le spectateur en voyeur passif. Ce statut permet, à l’occasion (5 ou 6 plans!), de nous faire rire comme si nous assistions, un peu éberlué, à une caméra cachée filmant une pente gelée. La durée fait ainsi augmenter notre attente de voir un problème venir gâcher la vie des protagonistes. Seulement, trop souvent, rien ne se passe.

En nous laissant à l’extérieur de son récit, le cinéaste interdit du même coup tout identification possible avec les protagonistes. Il en résulte un ennui qui s’installe au bout d’une demi-heure pour ne plus nous lâcher jusqu’à la sortie (ou, pour les chanceux, l’assoupissement). Tout ça est d’autant plus dommage que certaines scènes réussissent à nous interpeller par leur cruauté contemplative et font ressortir, par contraste, le manque d’intérêt de toutes les autres.

En fait, l’unique impression que nous garderons, c’est d’avoir assister à un film de Jacques Tati cynique. Un Tati qui en aurait eut assez d’être naïvement (pris pour un) crétin. Certes, la vengeance est un plat qui se mange froid, cependant, afin de le rendre comestible, il préférable d’en enlever l’emballage.
 

 

Note 1,5/6
 

 

Yann AntiTati Moreau


 
 

Filmographie de Roy Andersson:
 

 

1970: Une histoire d’amour

1976: Giliap

1987: Quelque chose est arrivée (court métrage)

1991: Monde de gloire (idem)

2000: Chansons du deuxième étage

Sorti du prochain film (en tournage depuis 1961) en 2019, après la chute de New-York.

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